Série RSE – Épisode #3

Pour poursuivre les échanges et rencontre de notre série sur la responsabilité sociale des entreprises (RSE), nous sommes partis à la rencontre de Laurent Calleja, un judoka à la main sur le cœur qui nous présente aujourd’hui son association installée aux Tours de Magenta. Un projet éducatif à mille facettes que cette ceinture noire du solidaire n’a pas fini de développer.

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Bonjour Laurent, pourrais-tu te présenter et nous parler de ton formidable projet « Les Kimonos du Cœur » ?

Bonjour à tous ! Je suis Laurent Calleja, j’ai 51 ans et je suis président de l’association « Les Kimonos du Cœur« , une association solidaire et humanitaire qui souhaite aider les enfants défavorisés. 

Notre siège et notre local sont situés à Nouméa mais nous menons aussi d’autres actions dans différentes régions du monde selon mes déplacements car, en parallèle de cette activité, je suis manager du bien connu judoka Teddy Riner jusqu’aux prochains Jeux Olympiques de Paris 2024

Aux Tours de Magenta, nous animons un tiers-lieu de 400 m2. Il comprend une salle de cours pour le soutien scolaire ainsi qu’un dojo de 200m2 utilisé pour plusieurs activités : théâtre, danse, yoga, et judo bien entendu !

Parmi nos activités, 60% sont réservés aux enfants boursiers de l’association et le reste est ouvert aux autres enfants des tours afin de conserver un melting pot dans la structure, un aspect important à nos yeux. Nos bourses sont attribuées chaque année selon des critères auxquels nous sommes très attachés afin que cette salle demeure sans but lucratif et solidaire.

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Quelles sont les missions de l’association et son fonctionnement ?

Nous avons organisé « Les Kimonos du Cœur » comme une case. Notre pilier central, c’est l’éducation. Et autour, les piliers qui le soutiennent sont la culture, le sport et l’alimentation.

Pourquoi ces missions ? L’alimentation car l’un de nos membres fondateurs, Gabriel Levionnois, figure bien connu des Calédoniens, est très attaché à la qualité des cantines scolaires. La culture car un autre de nos membres fondateurs travaille dans la musique et le théâtre. Et le sport car tous nos fondateurs sont de grands sportifs dans l’âme !

Ces trois piliers fonctionnent en sections séparées et chacune a son comité directeur. Elles sont autonomes mais agissent dans un lieu commun. Nous cherchons ainsi à donner aux enfants des outils qui leur permettront de s’en sortir dans le monde d’aujourd’hui et de demain.

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Côté « sport », comment ça se passe quand les enfants viennent au dojo ? 

A l’entrée du dojo, les enfants se déchaussent et se rincent les pieds dans un pédiluve, comme dans une piscine mais c’est très atypique car le petit bassin se situe en plein milieu d’une salle de judo ! Ils se lavent les mains et doivent observer le code moral du judo. Il leur faut respecter les règles du lieu ce qui, pour les enfants du quartier des tours n’est pas toujours simple… Pour moi le respect est une valeur super importante ! Tant qu’il n’y a pas de respect, il n’y a pas de confiance qui peut naître. 

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Quel âge ont les participants ?

Nos cours de judo et autres sports sont répartis selon différentes tranches d’âge à partir de 5 ans et jusqu’à 12 ans et plus. Ces cours sont adaptés à chaque population et créent une base sur laquelle nous pouvons nous appuyer pour que chacun trouve son activité. 

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Comment t’es venue l’idée de lancer « Les Kimonos du Cœur » ?

Mon engagement solidaire s’est construit au cours des nombreux voyages que j’ai fait avec l’équipe de France. Au Liban, à côté du luxueux hôtel où nous étions logés, j’ai vu des enfants manger et trouver des vêtements dans des dunes de déchets. Voir ces bidonvilles de mes propres yeux a été un vrai choc ! Je me suis alors dit que le jour où j’aurais le temps et un peu de moyens j’aiderais à mon tour et à ma façon les gens qui ne sont pas forcément nés sous la même étoile que moi.

L’association est ainsi née pendant le confinement, à Paris. Cette idée me tenait à cœur depuis longtemps… J’ai donc réuni mes amis d’’enfance et nous nous sommes lancés !  

Côté financements, 40 millions de francs CFP ont été nécessaires pour les travaux qui ont permis la création du Dojo Antoine Kombouaré, parrain de notre association. L’Agence Nationale du Sport a financé 80% du projet et les 20% restants sont issus du mécénat privé.

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Vous organisez aussi des événements… Pourrais-tu nous en dire plus ?

Depuis l’ouverture du local nous avons organisé des cours d’éducation sexuelle chez les filles de moins de 12 ans, et d’apprentissage sexuel chez celles de plus de 12 ans. Ces sessions pédagogiques étaient animées par des sage-femmes et infirmières, toutes bénévoles. L’association n’a aucun salarié et repose sur un réseau de bénévoles très actifs que j’en profite pour saluer et remercier !

Pour Halloween, cette année, trois maquilleuses sont venues maquiller les enfants. Un déjeuner et un goûter ont été aussi fournis par notre partenaire « Demain en Nouvelle-Calédonie« . Les événements que nous organisons sont » gagnant-gagnant ». Ils sont gratuits et accessibles à tous mais, en contrepartie, nous demandons aux enfants de participer à des ramassages de déchets dans le quartier par exemple.

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Petite session maquillage pour Halloween ! © Lagoon

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Un autre beau projet se profile à l’horizon. De quoi s’agit-il ? 

En 2024, nous souhaiterions construire « Les Padels du Cœur« , un parc de sport en face du local. L’idée fondatrice est semblable à notre association actuelle : proposer une location payante des terrains de padel 50% du temps afin d’assurer les charges de l’association et les utiliser à des fins sociales le reste du temps.

Le projet a été soumis au budget participatif de la Province Sud et est à 90% acté mais nous aurions besoin d’un petit coup de main via le mécénat d’entreprises car nous sommes encore à la recherche de 20% du budget, soit 5 millions de CFP. Chacun peut également apporter son soutien en votant pour le projet “Les Padels du Cœur” sur le site de la Province Sud [ndlr : participation actuellement close, le projet sera de nouveau ouvert très prochainement]

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Un dernier mot à partager avec nos lecteurs ?

En effet ! Une maxime intéressante qui m’accompagne :

“Qui ose, gagne !”

Cette expression nous rappelle qu’il faut essayer ! C’est une phrase importante pour moi car lorsqu’on comprend que, quand on tombe, ce n’est ni grave ni ridicule, alors on peut oser plein de choses et éventuellement gagner. Une maxime qui doit être accompagnée par le travail évidemment ! 

Mon autre message est à propos des « Padels du Cœur » : avis aux intéressés qui souhaiteraient nous aider sur cette aventure ! Ils seraient pour nous des partenaires privilégiés car nous ne cherchons pas uniquement des dons d’argent mais aussi des alliés avec qui partager du lien social et des échanges. C’est important pour l’association et pour moi tout particulièrement en tant que président car j’aime connaître mes interlocuteurs. L’appel est lancé !

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