Le « Green IT » concerne, à l’échelle de l’entreprise, toutes les pratiques pour amorcer une transition écologique, en réduisant l’impact environnemental du numérique. Aujourd’hui, les émissions de carbone dans l’atmosphère relatives à l’utilisation du numérique représentent l’équivalent du poids de 200 000 Tours Eiffel, tant dans la fabrication d’objets informatiques que dans leur utilisation. La question est donc la suivante : comment l’entreprise peut-elle mettre en place des pratiques responsables et respectant l’environnement ? Voici quelques bonnes pratiques à promouvoir pour une culture numérique responsable en entreprise.
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Green IT : une prise de conscience pour des technologies plus vertes et responsables
À l’ère de la transition numérique des entreprises, l’empreinte carbone liée aux activités du numérique va crescendo : selon les études scientifiques actuelles, près de 4% du total des émissions mondiales, soit 2 gigatonnes de CO2, sont produites par le secteur du numérique. Le « tout dématérialisé » ne l’est finalement que très peu puisqu’il est constitué d’ordinateurs, d’écrans, de smartphones, de câbles en cuivre ou en fibre optique, de centres informatiques, …
Les entreprises sont donc directement responsables de l’empreinte écologique de leurs équipements informatiques et de leurs usages numériques. Ainsi, pour coller aux attentes des consommateurs et aux législations internationales, elles vont développer des stratégies RSE (responsabilité sociétale des entreprises) afin de limiter ces impacts négatifs sur l’environnement. Dans ce contexte d’écologie digitale, nombre de solutions concrètes existent et sont déjà mises en œuvre dans certaines entreprises. Petite liste non exhaustive des bons réflexes à mettre (facilement) en place…
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Quels gestes adopter pour des pratiques plus responsables ?
Les entreprises modernes ont évidemment des besoins en matériel informatique. Mais il existe quelques astuces pour s’équiper d’outils numériques optimisés, plus fonctionnels, plus rapides, et consommant moins de ressources.
Faites des achats responsables pour vos équipements informatiques.
Acquérir un matériel reconditionné plutôt que neuf est particulièrement efficace pour réduire les impacts néfastes sur l’environnement, et générer un impact social positif en créant de l’emploi. Cela concerne à la fois les ordinateurs (écran et unité centrale), les outils nomades (smartphone, ordinateur portable) ou même les souris, les claviers, les photocopieurs… Le « vieux » à aussi ses bons côtés !
Remettez en état un appareil défectueux plutôt que de systématiquement le jeter !
Le ventilateur de votre ordinateur ronfle comme Papa après un bon dîner ? Ne jetez pas l’ordinateur avec l’eau du bain ! Remplacez ce dernier auprès d’un professionnel ; et ça fonctionne également avec des disques durs internes, les diverses batteries etc. On pourra aussi penser à ajouter des barrettes de mémoire plutôt que de racheter un nouveau « computer ». Ces bonnes pratiques vous permettront ainsi de réduire la fabrication de matériel mais également d’optimiser vos dépenses.
Réaffecter vos équipements en interne à des catégories d’utilisateurs moins exigeants.
Pour mettre en place cette bonne pratique, créez, en interne, des profils d’utilisateurs en fonction de leurs besoins (bureautique, application métier, expert…). Cela vous permettra d’utiliser vos équipements plus longtemps et de manière optimale sans nuire à la performance des collaborateurs. Un poil d’organisation pour une planète plus verte !
Entretenez correctement votre parc informatique !
Mettre en place des protections contre les virus, mettre son ordinateur en veille en quittant son poste de travail, désinstaller les logiciels inutilisés… sont autant de pratiques qui vous permettront de conserver un parc informatique optimal et pérenne. Un léger investissement auprès d’un professionnel vous permettra de bénéficier d’un conseil adapté à votre structure. N’en faites pas l’économie et l’écologie vous dira merci !
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L’humain au cœur de la démarche « Green IT » des entreprises
Si les outils informatiques sont à l’origine d’une pollution certaine, notamment à travers les indispensables à leur production, l’entreprise peut aussi opter pour la mise en place de pratiques plus indirectes, mais tout aussi concrètes auprès des collaborateurs :
Nommez un responsable « Numérique Responsable »
Il va coordonner et mettre en place une stratégie de développement durable (RSE). Ce référent pourra alors soutenir les différentes équipes et sensibiliser les collaborateurs. En termes de coûts, cette démarche RH peut également être assumée en partie par vos clients à travers une sorte de « bonus écologique » ou un pourcentage ajouté sur la facture. Un bon moyen d’embarquer vos clients dans l’aventure « verte » !
Mettez en place une charte graphique responsable
Les petits gestes du quotidien font les grandes rivières purifiées ! A ce petit jeu, limiter les impressions, réduire la consommation d’encre ou travailler sur un visuel sobre de vos imprimés et autres documents de travail n’est pas négligeable (police de caractères, contrastes importants, couleurs, etc.).
Rationalisez l’usage de votre messagerie
Vous êtes stressés par la réception incessante de mails de vos clients ? En plus de ce stress humain, les mails entraînent aussi un stress pour notre chère planète ! Les courriels ont une empreinte environnementale gigantesque : contrairement à l’idée répandue, la pollution n’est pas que l’apanage du stockage. C’est bien l’écriture, l’envoi et la lecture qui génèrent le plus de dégâts. Ainsi, lorsque cela est possible, limitez vos mails aux informations nécessaires et importantes. Si votre collaborateur est dans la pièce d’à côté et que l’information le concerne, cela vous fera une bonne raison de faire quelques pas et vous dégourdir les jambes ! Vous pouvez aussi utiliser une messagerie instantanée pour communiquer en interne ou votre téléphone pour joindre vos autres interlocuteurs. Enfin, tous les destinataires peuvent ne pas être intéressés par votre réponse : la fonction « répondre à tous » n’est à utiliser que si nécessaire.
Sensibilisez vos collaborateurs sur la mise en veille des ordinateurs
Plusieurs solutions : rappelez aux collaborateurs de mettre en veille manuellement leurs outils numériques à la pause-déjeuner et de les éteindre le soir ainsi qu’avant de partir en week-end. Vous pouvez aussi opter pour la mise en place d’un outil d’administration des parcs informatiques pour forcer l’extinction ou la mise en veille des appareils inutilisés. Ce sont des gestes simples mais qui permettent de réduire considérablement la consommation d’électricité, ainsi que le budget alloué.
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Une sobriété numérique possible et surtout obligatoire !
La meilleure façon de limiter les émissions est encore de réduire et/ou d’optimiser les usages numériques et informatiques ! Si cette liste est non exhaustive, de nombreux (nouveaux) professionnels promeuvent les bonnes pratiques du numérique au sein de l’entreprise dans un rôle transverse qui concerne tous les métiers.
D’autre part, de nouveaux acteurs « green » émergent sur le marché ; parmi eux, un nouveau courant est apparu « récemment » : le concept de low-tech, à savoir toutes les techniques visant à réduire l’exploitation des ressources. Cependant, si le numérique tente de rejoindre le mouvement de l’éco-conception, il paraît prétentieux de croire à la parfaite neutralité des usages et équipements digitaux en entreprise, comme chez les particuliers. Reste à poursuivre l’innovation « green » pour trouver un équilibre écologique optimal. Votre campagne de mails peut attendre un peu, la planète, elle n’attend que vous !
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Pour aller plus loin : l’INR (Institute du Numérique Responsable) propose un référentiel des mesures clés en Green IT, disponible en version PDF et le site local de l’ADEME regorge de conseils et bonnes pratiques pour renforcer votre culture d’entreprise durable et responsable.